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Une semaine en poésie : Contemplation
Par dessus tout, j’aime jouer avec les mots. Chacun d’entre nous peut être poète, car finalement, c’est juste une question de regard porté sur le monde qui nous entoure. Prendre le temps de regarder vraiment, de respirer vraiment, de sentir, aiguiser nos cinq sens pour se sentir pleinement vivant. Les tout-petits savent si bien le faire. Dans ce monde qui va de plus en plus vite et où les écrans tiennent une place prépondérante, ne devrait-on pas enseigner à l’école cela aussi aux plus grands. La poésie s’y prête particulièrement. Je vous propose une semaine en poésie, avec quelques-uns de mes textes.
Lundi, dans un café d’orient
LE TEMPS SUSPENDU, M. Valant
Dans un café d’orient en céramiques bleues
Un grand samovar blanc chuchote du jasmin
Sur des tapis persans joueurs de dominos,
Fumeurs de narguilés dilatent le temps.
Plus loin sur un marché, comme un éclat de rire
Fuse le frais parfum des oranges pressées
A l’ombre d’une treille un mimosa radieux
Fait danser ses pompons chiffonnés de soleil.
Une femme attendrie balance doucement
Ses hanches rondes et douces contre son tout-petit
Et la brise m’apporte en bouffées paresseuses
La petite berceuse qu’elle fredonne pour lui.
Les ombres et les couleurs, les silences et les bruits
Infusent le coeur et charment l’esprit
Je cueille sur la terre un bout de paradis
Comme je me sens vivante de m’oublier ici !
Mardi, dans un coin de Paris
DANS UN COIN DE PARIS, M. Valant
Dans un coin de Paris
Un combat de pigeons
Pour un morceau de pain.
Des cartons de fortune
Des silhouettes couchées
Sous l’œil gris de la lune.
La foule filante
Roule ses pas pressés
Près des oiseaux blessés.
Un tonnerre lointain
Roucoule de rage
Dans sa cage brûlante.
Mercredi, dans la nature
CONTEMPLATION, M. Valant
Marche d’un pas tranquille
Dans la vaste clairière
Quand les herbes légères
Palpitent de cigales,
Pénètre à pas feutrés
L’orée de la forêt
Qui s’ouvre devant toi
Comme une cathédrale,
Rejoins en quelques heures
Le lac au bois dormant
Posé comme un diamant
Dans un écrin de fleurs.
Rassemble dans ta main
Une poignée de graviers
Tiédis par le soleil
Du joli mois de juin
Ecoute attentivement
Le petit bruit de pluie
De tes graviers jetés
Dans le calme du lac
Regarde longuement
Les mystérieux échos
De ces troublants silences
Qui ondulent sur l’eau
Respire profondément
Le frais soupire rose
Que le soir dépose
Dans les replis du ciel
Surprends comme un enfant
La toute première étoile
Ouvrant ou firmament
Sa paupière d’argent
Et puis rentre chez toi
Riche de ces douceurs
Que tu conserveras
Dans le secret du cœur.
Jeudi, au bord de la mer
LA MER, M. Valant
Sa robe mouvante
Est surprenante
La mer est chaque jour changeante.
Reposante, quand les vagues soupirantes
Roulent leurs boucles transparentes
Sur le sable chiffonné
Qui se fige dans ses baisers.
Fascinante, quand le ressac cadencé
Berce l’odorante chevelure
Des algues alanguies sur les rochers.
Arrogante, quand la houle triomphante
Foule de sa gueule écumante
Les galets opalescents.
Ardente, quand elle s’élance, fougueuse danseuse
Ses jupons de dentelles
Valsant sous les falaises.
Mais aussi souveraine, lorsqu’elle s’abandonne, radieuse
Dans son écrin d’azur,
De frissons d’argent elle est toute fiévreuse
Quand le soleil embrasse ses voilures.
Et quand l’astre va se coucher dans sa robe épanouie
Toute d’ambre éblouie, envoûtante déesse
Elle se confond avec le sable blond
Ourlé de toutes ses caresses.
Vendredi, rue de Rome
GUITARE, M. Valant
Tu es si belle guitare,
J’aime ton corps,
Tes hanches douces
Ta robe rousse
Irisée d’or
Et tes effluves de sapin.
Quand mes doigts
Dansent dans tes cheveux,
Tes longs cheveux mélodieux
Je sens là, tout près de moi,
Ton cœur qui bat contre le mien
Et je suis enivrée de toi.
Je suis comme une amoureuse
Quand tu résonnes
Tu me rends libre et m’emprisonnes
Tout à la fois.
De ta bouche mystérieuse
Enlacée d’arabesques
Jaillissent des voyages
J’avance dans tes paysages
Et je m’y perds un peu parfois
Mais chaque fois
Mille couleurs
S’éparpillent sur mon coeur.
Tu es si belle guitare
J’aime te prendre dans mes bras
Et sentir là,
Tout près de moi,
Ton cœur qui bat.
Samedi, en ouvrant ma fenêtre
LE PRINTEMPS, M. Valant
L’hirondelle surgit dans sa valse céleste
Son clin d’aile en passant m’annonce le printemps
L’hiver se retire et de sa longue sieste
Le jardin se réveille sous le soleil convalescent
Les jonquilles sous la brise inclinent leur couronne
Et les fières tulipes entrouvrent leur calice
Dans leur tu-tu d’avril les pâquerettes papillonnent
De fraîches primevères les pelouses se tissent
Sur la terre adoucie la lumière s’épanche
Et mon corps se réanime, et mes sens se déploient
De délicats bourgeons perlent au bout des branches
La nature endormie sort de son long coma.
Le malicieux printemps aux parfums enchanteurs
Eclabousse la terre de rieuses couleurs
Mes pas sont si légers sur les chemins radieux :
Que j’adore la vie dans ces jours lumineux !
DIMANCHE, dans mon lit
LE REVEIL, M. Valant
Tu m’agaces, réveil
A picorer le temps
A ta guise.
Ton tic tac titille
Le savoureux sommeil
Qui me grise.
Alanguis tes aiguilles
Cette heure m’est tant
Exquise.
L’ARBRE A COMPTINES
Venez partager un moment tendre et poétique autour de l’Arbre à comptines : un bisou qui s’amuse, une girafe qui adore mettre des chapeaux rigolos, un hérisson qui a peur du noir ou petit escargot qui ne veut plus porter sa maison sur son dos…
Histoires et chansons sont endormies dans les feuillages de l’arbre, il faut sonner la cloche pour les réveiller.
« Autour de l’arbre à comptines », un spectacle pour les enfants de 2 à 4 ans. Durée : 1 heure.
ATELIERS COMPTINES
ATELIERS COMPTINES
Mise en scène de comptines et petites histoires avec les enfants par l’intermédiaire de marionnettes, jeux de doigts ou manipulations d’éléments divers.
Ces ateliers sont au nombre de trois et permettent de jouer avec la sonorité des mots, les sons, évoquer les couleurs, les saisons, les jours de la semaine, développer la motricité fine, mettre en place des rituels pour aider à l’installation du sommeil, évoquer ce qui fait peur, le schéma corporel, stimuler l’imaginaire, et surtout s’amuser, favoriser les échanges. A partir de deux ans et demi/trois ans. Certaines séances sont suivies d’ateliers manuels.
Réciter des comptines familiarise les tout-petits avec le rythme de la parole, l’intonation, la structure grammaticale de la langue. La mélodie simple les aide à percevoir le sens d’un message même s’ils ne comprennent pas encore les mots. Lorsqu’il commence à parler, l’enfant se réjoui de jouer avec les sons, les rimes, le rythme des syllabes. Alors profitons de ce moment privilégié. Les comptines l’aident à articuler les consonnes, facilitent l’acquisition du langage et les préparent en douceur à la lecture, elles entrainent la mémoire, développent l’écoute, la sociabilité, la créativité mais aussi la coordination à travers les jeux de doigts et de mains. Laissez-les dire les mots qui riment à la fin des vers, associez les comptines aux percussions corporelles, chantez, dansez, amusez vous avec les sons ! Mais avant tout, le partage d’une comptine est un moment récréatif, d’échanges et d’émotions. Lorsque j’interviens auprès des petits, j’alterne des comptines « à jouer » et à « conter », c’est à dire des moments où nous mettons en scène, ensemble, des comptines que j’écris moi-même et qui me sont inspirées par les enfants que je côtoie au quotidien, et des moments d’écoute. Il est important d’offrir aux enfants des comptines mais aussi des poèmes, ce que je fais régulièrement, car ils donnent un autre langage à entendre, suggèrent des émotions, des images, et ouvrent la porte de l’imagination et de la créativité.